Papillon, 1957
Huile sur toile
DIMENSIONS :
– 97 x 130 cm (128 x 160 cm cadre inclus)
– 38 1/4 In. x 51 1/8 In. (50 3/8 In. x 62 In. cadre inclus)
PRIX : Vendu
Réf. 6147
Signée et datée en bas à droite
PROVENANCE :
– Galerie David et Garnier, Paris
– Galerie Lutetia, Königstein, Allemagne
LITTÉRATURE :
– Pierre Bergé “Bernard Buffet”, éd. Pierre Cailler, Genève, 1958, reproduite p. 165
Au lycée Carnot, à l’occasion du cours de sciences, le jeune Bernard Buffet faisait déjà sensation avec ses planches d’insectes. Sa passion pour l’entomologie est à mettre au crédit de son professeur, Jean Roy, qui l’emmenait au Museum d’histoire naturelle le jeudi. Si l’adolescent n’était pas doué pour les études, il l’était pour le dessin. Devenu peintre, il reproduit sur la toile ses tracés énergiques, comme en témoigne ce tableau de 1957.
L’insecte apparaît comme motif décoratif dans les enluminures des livres d’heures, mais c’est à partir du XVe siècle qu’il fait ses débuts dans la peinture occidentale. La précision de sa description permet alors d’identifier ses différentes espèces. Cette représentation réaliste va de pair avec l’engouement croissant pour les beautés de la nature, qui motive la collection des naturalia par les érudits de la Renaissance. Certains artistes du XVIIe siècle vont jusqu’à élever les insectes pour mieux les étudier et les restituer avec la plus grande fidélité, à l’image de l’Allemande Maria Sybilla Merian, ou du Néerlandais Otto Marseus Van Schrieck. L’intérêt pour le lépidoptère est triple : esthétique, scientifique, mais aussi symbolique. Les métamorphoses qui s’opèrent au cours de son cycle de vie, et son existence éphémère, ont en effet des résonnances philosophiques et religieuses qu’exploitent les natures mortes des pays du Nord. Le papillon évoque alors la précarité de l’existence terrestre et l’espoir dans une vie meilleure promise par la résurrection. Cette aura céleste planera sur les œuvres des siècles suivants.